Maître Olga Balachowsky-Petit : première avocate de France
Née Sheïna Léa Balachowsky le 16 mars 1870 à Kiev et décédée le 12 avril 1966 à Paris, Olga Balachowsky-Petit avait 4 frères et sœurs. Fille d’Herz Balachowsky, elle a grandi dans une famille d’industriels, si la plupart de ses frères et sœurs sont devenus ingénieurs elle a quant à elle entrepris des études de droit dès son arrivée en France. Olga Balachowsky s’est ensuite mariée à Virgile Eugène Petit, avocat, journaliste et politique en 1896, d’où sa popularité sous le nom d’Olga Petit.
Sa thèse de doctorat
Olga Balachowsky-Petit a marqué l’histoire du droit, puisqu’après la soutenance de sa thèse, elle devint docteure en droit et fut également la première femme à prêter serment en France. Après avoir obtenu son doctorat, elle fut à 30 ans la première femme le 6 décembre 1900. En accédant aux études universitaires, les femmes revendiquent en effet progressivement l’exercice d’un métier intellectuel, c’est-à-dire nécessitant un diplôme de l’enseignement supérieur. Elles ne souhaitent plus que le travail des femmes soit limité aux métiers subalternes, non valorisés par la société. Mais l’accès à l’enseignement supérieur dès le 19ème siècle ne vaut pas l’accès à l’emploi. Le doctorat était en effet accessible aux femmes antérieurement à la profession d’avocat. La thèse de Olga Balachowsky-Petit portait sur « La loi et l’ordonnance dans les États qui ne connaissent pas la séparation des pouvoirs législatif et exécutif ».
Sa carrière d’avocate
En 1900, Olga Petit, après son doctorat, pu prêter serment grâce à la promulgation de la Loi du 1er décembre 1900 ayant ouvert la profession d’avocat aux femmes. Lors de ses plaidoiries, souvent en tant qu’avocate principale, Olga impressionnait la presse notamment par son discours jugé « d’intelligent et pratique ». Si la docteure en droit, Olga Balachowsky-Petit, fut la première femme à prêter serment, elle ne fut cependant pas la première à plaider. En effet, Jeanne Chauvin, la deuxième femme à prêter serment quelques jours après Olga Petit, fut la première femme à plaider en France dans une affaire de contrefaçon de corsets en 1907. Cette dernière avait également soutenu une thèse et mené de nombreuses campagnes pendant plusieurs années pour défendre le droit des femmes à devenir avocates. Elle a notamment déposé en 1897 la première proposition de loi accordant l’accès au Barreau pour les femmes.
Les avocates qu’en est-il aujourd’hui ?
120 plus tard après le serment d’Olga Petit, la place des femmes dans la profession d’avocat a bien évolué. C’est en 2009 que le nombre de femmes avocates a dépassé celui des hommes. Et dix ans plus tard, en 2019, on comptait plus de 56% de femmes avocates en France.